En Tanzanie, les personnes pauvres, qui vivent déjà en marge de la société, sont facilement victimes de traite des êtres humains. Sous de fausses promesses, les enfants sont éloignés de leur famille et réduits en esclavage. C’est ce qui est arrivé à Happiness (voir ci-dessous). Sauvée de la prostitution forcée, la jeune fille a suivi un cours d’informatique proposé par le centre Spring of Hope à Dar es-Salaam et trouvé un emploi dont les revenus lui permettent de mener une vie digne. Ce centre de réinsertion est géré par une congrégation de religieuses indiennes et jouit d’une excellente réputation pour son rôle central dans la lutte contre la traite des filles et des jeunes femmes en Tanzanie.
Des cours pour se réinsérer dans la vie
Chaque année, environ 90 jeunes femmes qui ont été victimes de traite des êtres humains suivent un cursus de réinsertion à long terme dans le centre. Une partie du programme consiste en une formation intensive de 9 mois, suivie d’un stage auprès d’employeurs sélectionnés. Si les jeunes femmes peuvent suivre cette formation, c’est grâce à des ordinateurs financés par miva. Elles apprennent à utiliser des programmes informatiques actuels et à rédiger des textes, ce qui améliore considérablement leurs perspectives professionnelles. Mais les cours renforcent également leur confiance en elles et leur apportent un soutien psychosocial. Au terme de leur cursus, elles reçoivent un certificat de fin de formation et bénéficient d’une aide pour rechercher un emploi approprié par le biais du réseau du centre. Les jeunes femmes peuvent ainsi mener une vie digne et répondre elles-mêmes à leurs besoins fondamentaux et à ceux de leur famille grâce à leurs revenus.
Happiness Ndaba, 18 ans, Dar es-Salaam, Tanzanie
«Ma belle-mère m’a obligée à arrêter l’école. Au lieu de poursuivre mes études, j’ai été enlevée par un homme, torturée, abusée sexuellement et forcée à travailler dans un bar pratiquant le commerce du sexe. Après de longs mois de souffrance, un bénévole m’a sauvée et m’a emmenée au centre de réinsertion. Là, j’ai bénéficié d’un accompagnement et comme je m’intéressais aux ordinateurs, j’ai pu m’inscrire au cours d’informatique. J’ai terminé le cursus en juin 2022 et grâce à l’aide du centre, j’ai trouvé immédiatement un emploi dans une société de papeterie. Mon patron était très satisfait de mon travail et m’a rapidement confié la responsabilité d’une de ses filiales. Aujourd’hui, je suis très heureuse et j’ai un autre objectif en tête: économiser pour posséder plus tard mon propre magasin et aider à mon tour les personnes dans le besoin.»
